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L'art de sauver les apparences


La société burundaise est l’école de référence par excellence de cet art. Il n’existe pas de personnes à ma connaissance qui réussissent aussi bien à garder calme et sérénité même dans les moments très difficiles. Et pourtant, il est légitime de faire tomber le masque lorsque tout nous semble perdu… Alors, manifester de la colère ou encore de la tristesse devrait être quelque chose de normal et de spontané mais l’homme ou la femme burundais(e) ne l’entend pas de cette oreille. Je ne sais pas d’où leur viennent cette force, lorsqu’il s’agit de rester souriants même si leurs larmes coulent à l’intérieur, les burundais restent fidèles à ce principe. C’est en cela que je suis convaincue d’être une burundaise à part. D’aucuns diront « ah non, tu es différente juste parce que tu as adopté la culture camerounaise ». Certes, c’est un peu vrai, mais je crois surtout que je me refuse à tricher avec mes propres sentiments. Il est certain que je suis fière d’une telle résolution, n’empêche que je trouve admirable le fait de garder pour soit les souffrances et les peines causées par la perte d’un être cher ou encore un échec, une injustice, de la malchance... Ça doit être probablement la raison pour laquelle je me sens incomprise et certainement que les burundais ressentent la même chose en ma présence. Quoi qu’il en soit, vivre dans le mensonge ainsi, pendant des mois, des années, sans perdre la tête, relève carrément du surnaturel ou alors du miracle. En tout cas, je suis bien telle que je suis avec mes excès de colère, mes pleurnicheries, ma tristesse, mais cela ne veut pas dire que je m’en sers comme excuses pour ne pas affronter les coups durs de la vie…


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